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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 11:41


L'intranquille, autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou

(Autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou).

 

Son père meurt et il est soulagé.

Son père, ce "salopard" antisémite qui vendait les biens des juifs déportés, repose là dans ce lit, le visage qui semble en paix avec lui-même. Comme si le remord n'avait jamais frappé à la porte de sa conscience.

 

Voici une auto-biographie de Gérard Garouste, le peintre bankable.


Il en a fallu du temps, du chemin, des internements psychiatriques, pour parler, pour raconter le secret de famille, pour dire le mal que fait le père, l’ombre du père, la rage qu’il laisse exploser, impuissant, et qui sème le bi-polarisme, car c’est ainsi que l’on nomme désormais les accès de folie.

Son mal-être Gérard Garouste l’exprime par sa peinture, peinture  empreinte de cette souffrance, de ces racines que l’on se cherche, d’autres racines… Son inspiration il la puise aussi dans les mythes, l’iconographie religieuse, la Torah, la Bible, Dante, Cervantes, Rabelais, Velazquez, etc…

 

(Personnellement je ne suis pas une grande fan de ces toiles, mais çà on s’en fout.)

   

 

 

  

Destiné à vendre du meuble, la voie tracée du père, Garouste croise en 1983 la route de Leo Castelli, le plus grand marchand d'art du 20°S.

 

Les années 80, pendant que tu chantonnes « Dreams are my reality » dans la Fuego de tes parents, et que tu croies que la classe vestimentaire internationale c’est çà:  

 

 

 (je crois que c'est Sabrina, rapport aux seins caramel)*

   

 … et bien pendant ce temps là, la peinture contemporaine s’envole, on s’arrache des mecs comme Basquiat, Keith Harring, Robert Combas, et Garouste entre autre… Période un peu cinglée où la peinture atteint des côtes indécentes, sale période aussi du fric facile qui sera plus que propice à cet artiste dont les toiles s’arrachent à des prix que même pas en rêve tu pourrais t’acheter.

 

Malgré ce succès, et l’appui de sa femme Elisabeth, vaillant petit soldat-ange gardien, il ne réussira pas à taire cette culpabilité,  le fardeau des péchés du père, qui rampent derrière ses accès de folie et il fera donc de nombreux séjours à Sainte-Anne.

  

T’inquiète c’est pas non plus que du pathos ce bouquin, car moi le pathos et je vais te faire chialer dans ta chaumière d’appartement, ça me plait pas. (Ceci est une introduction-clin d’œil de mon prochain billet où comment je n’arrive pas à lire « Les heures souterraines » de Delphine de Vigan).

  

J'aime que Garouste fustige cette idée tellement « bourgeoise » selon lui et cliché que la souffrance, et la folie sont inhérentes et nécessaires à l’inspiration, à la création,  « Tout çà n’existerait pas que ce serait beaucoup mieux ». Désormais il aspire à plus de sérénité, de paix, de gaieté, « ma peinture n’atteignait pas la beauté de ces personnages et de ces instants, elle était trop pleine de mon envie d’en découdre. C’est terminé ».

Et on est content pour lui, même si il sait que l’on ne guérit franchement jamais de la folie, car la folie est de ces mauvais locataires qui ne paient pas leur loyer, mais restent habiter. Habiter et envahir.

 

C’est très joliment écrit, raconté, il faut saluer le travail talentueux de l’ombre de l’auteur et journaliste Judith Perrignon, qui a écouté l’artiste et interprété ses confidences, de cette vie qu’il crache, pour pouvoir continuer à vivre. A vivre mieux.

   

PS : J’ai adoré une citation de Ben que Garouste évoque dans ce bouquin « L’art c’est l’espace qui existe entre mes doigts de pied », et ce même si cette citation arrive comme un cheveu sur la soupe par rapport à mon résumé, je te la calle car elle m’a fait sourire.

 

* Enfin PS, vachement moins sérieux : Et parce que c’est mal me connaitre que de croire que j’allais te lâcher comme çà, cher lecteur de l’ombre, avec juste une vague photo de Sabrina gros symbole des années 80, voici une digression maillot de bain qui glisse « innocemment » sur des seins caramel,  responsable d'émois érotiques masculins ( de tous, mari compris).

      

Ce clip pourrait aussi bien être celui d'une campagne de Berlusconi quand j'y pense. Facile.

 

Allez je te laisse cher lecteur de l’ombre en te conseillant de prendre des cours de natation si comme Sabrina ou moi, tu nages mal, comme un poney maladroit et passablement éméché.

 

 

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commentaires

F
<br /> <br /> J'aime bien ton article. moi non plus je ne connaissais pas ou si peu Garouste, mais son bouquin est formidable. J'en parle aussi sur mon blog et tu as bien fait de rendre hommage à judith<br /> Perrignon, sans elle, sans doute n'y aurait-il pas eu ce livre, et c'aurait été très dommage.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> Merci Fabi, pour moi c'est évident que sans elle il n'y aurait pas eu ce livre. Moi aussi j'ai été  touchée par ce bouquin (à ce sujet j'aime beaucoup ton billet dans ton blog très chouette<br /> par ailleurs).<br /> <br /> <br /> <br />

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  • J'aime les huîtres. J'ai cabossé ma voiture à cause d'une sotte histoire de gloss. Un jour j'ai été mordue par un berger allemand. Sinon ceci est un blog de livres.
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