"La lamentation du prépuce"- Shalom Auslander.

-"Tu crois vraiment que Dieu n'a rien de mieux à faire qu'à emmerder les gens ?...
- ...oui, c'est ce que je crois".


Je suis quelqu'un de très gentil. Je me balade dans la vie comme une fourmi* dans un magasin de porcelaine, entends cher lecteur de l'ombre par cette métaphore assez minable, que j'essaie de ne pas offenser les gens, les proches et les gens (avec un bémol si ces gens ou proches sont des cons). Vraiment j'essaie. Alors sur des thèmes peau de banane-casse-gueule comme la religion, je tente de modérer mes propos même si je n'en pense pas moins; J'ai la lâcheté de ne pas être profondément athée, allez disons que je crois être un truc comme agnostique. Je crois. Je pense que les religions (toutes) sont embarrassantes et sources de conflits. Je ne pense pas que l'on ait besoin d'une religion pour être meilleur soi-même et envers les autres. Voilà ça y est je me suis bien douvée dans un thème interdit. Avant de me jeter une fatwa, considère que néanmoins je les respecte (les religions), car ma condition de fille gentille qui tient la porte dans le métro, dit "merci et bonne journée" avec un grand sourire, porte les caddies des vieilles de l'immeuble (et ce même si j'ai le dos démoli par ma progéniture adorable de 12 kg), donc je disais ma condition de fille gentille ne me permet pas de ne pas respecter. J'essaie de comprendre. J'essaie.

Cette introduction très confessions-intimes qui meuble, n'est pas hors sujet car le thème du livre de Shalom Auslander tourne autour de comment échapper à un Dieu qui te veut pas que du bien et qui peut faire perdre un match des Rangers ou te condamner à l'enfer pour la consommation de hot-dogs. (et oui je continue de meubler).

Voici un livre que je vais peut-être enfin ranger auprès des lectures, entre autres, profondément athéologiques de mon mari, disons que je pourrais peut-être le caller entre  "Traité d'Athéologie" de Michel Onfray et "Dios no es bueno" de Christopher Hichens, genre même je pourrais le caller à côté des épisodes de Seinfield.

Shalom Auslander est à l'orée d'être papa.  D'un garçon. D'où le dilemne de la circoncision ou non. Encore une blague de Dieu qui est vraiment un connard (dixit Shalom). Trente-cinq ans que Shalom essaie de tourner le dos à ce Dieu tout puissant qui rend paranoïaque et qui pourrit la vie. Shalom a grandi dans la plus stricte orthodoxie juive, que moi qui pensait que les cours de cathé de MR Trézohrel c'était la plaie de la tasse de la mort, j'ai revu un peu mon opinion. Ce livre est vraiment drôle, mais évidemment c'est le message de forme, car le fond est plus complexe, plus douloureux. 

Dans une interview Shalom Auslander considère avoir été abusé théologiquement dans son enfance. Cet abus se répercute dans sa vie d'adulte sous forme aigue de paranoïa et de culpabilité qui ronge les os et la paix. Aujourd'hui à 35 ans, Shalom reste persuadé que Dieu tient ses comptes et que l'abus de Lucky Charms** (pas cachère), de Mac'Do (pas cachère non plus), de lectures pornographique à but onaniste va devoir se payer d'une manière ou d'une autre. Et il craint pour la vie de son fils.
"Je suis descendu voir si mon fils était mort. Il ne l'était pas".
Son humour est noir et sa paranoïa très imaginative (je dois même admettre que j'ai là un sérieux concurrent en terme de paranoïa, et même Sylvie Testud).

Voici un livre super drôle mais pas léger. Un livre qui, je crois, condamne les religions et ses dérives qui brident la liberté, le plaisir, et donc finalement la vie.


* petit schéma de la fourmi pour ta culture des sciences naturelles pour toi lecteur de l'ombre. (Et oui c'est du grand n'importe quoi).





** Pour ta culture céréalière lecteur de l'ombre, c'était çà les Lucky Charms. J'ai lutté sévèrement pour en avoir une boîte quand j'étais gosse parce que l'autorité parentale disait que c'était gavé de cochoneries. Quels boulets.

 

Comments

[Cynthia]

Héhé, j'aime beaucoup ton billet et j'ai bien envie de découvrir ce livre ;)