7 septembre 2009
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C'est l'histoire d'Hajime qui se remémore ces femmes qui ont traversé sa vie. Le livre est plutôt court car elles ne sont pas non plus très
nombreuses, Hajime n'est pas une moissoneuse-batteuse* de la gente féminine (je trouve ça plus drôle comme expression que un Don Juan), c'est à dire qu'il en a pas aligné une
quantité infinie*. Il poursuit sa vie à un rythme d'autoroute sans péages, marié à une femme qui a la délicatesse d'être presque irréprochable, un peu transparente certes, ses
filles sont adorables, son 4X4 est puissant, son club de Jazz est rempli. Mais voilà, un soir de pluie intempestive réapparaît Shimamoto-San, le premier amour de sa vie, qui n'était
alors qu'une adolescente tout comme lui. Alors là se pointe le schéma du dilemne "amour-passion-venin-danger" versus "amour-famille-confort-voiture spacieuse".
Bon c'est le genre de clichés dans l'amour qui moi m'éxaspère beaucoup mais Murakami a ce talent, presque, en commun avec Mario Vargas LLosa d'être un excellent romancier, et par
conséquent un excellent conteur ce qui fait que ce roman se lit très facilement. Murakami est aussi un poète et des fois même il essaie d'être un peu drôle en témoigne cette phrase que moi j'ai
adoré "Je me penchai et déposai sur son front un baiser qu'elle reçut avec l'expression d'un maître d'hôtel de restaurant français de luxe acceptant une carte American Express pour régler
l'addition". (vlan dans notre gueule).
Je continuerai pour toi lecteur de l'ombre à enquêter sur cet auteur et trouver LE livre qui témoigne de toute la puissance de Murakami car je crois que celui-ci est juste un amuse-bouche,
ce qui est déjà pas mal, mais moi d'ordinaire je mange plutôt plus copieux.
* j'ai envie de balancer une spéciale dédicasse à certaines amitiés qui pratiquent (ou pratiquaient) le moissonage-battage, mais je m'en tiendrai à ricaner.
Petit jeu concours stupide où y'a rien à gagner et qui n'a absolument aucun rapport avec Murakami, mais qui nonobstant pourrait illustrer l'image de la moissoneuse-batteuse.
Alors c'est qui qu'a dit çà ?
"Tu vois j'me suis fait plus de 80 gonzesses depuis le début d'la saison. Et ben j'ai l'impression qu'tu vas être dans les 10, 15 premières !"
PS: si tu es une féministe intégriste mes propos pourront avoir heurté ta sensibilité, je ne m'en excuse bien évidemment pas.
Published by Solenn
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dans
Littérature asiatique
5 août 2009
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10:20
Je te préviens si tu lis ce bouquin tu vas te sentir avec un corps de Casimir, un Casimir qui n'a
pas lésiné sur les rillettes d'oie, les religieuses au café, le whisky bon marché et le fanta.
Car il s'agit de l'autoportrait d'un sportif. D'un grand sportif. D'un athlète marathonien. D'un auteur aussi...
Haruki Murakami est un écrivain bankable, très potentiellement nobelisable, que la honte (un peu mais pas beaucoup), j'ai jamais lu. Un écrivain qui du jour au
lendemain, décide d'écrire, à ses trente ans et quelque, en regardant un match de base-ball (?), le 1er avril 1978 exactement. Mais voilà pendant quatre ans, où il va s'être mis à
l'écriture, il va prendre du lard, et mettre en péril ses poumons en fumant 60 cigarettes par jour, il décide alors de se mettre à la course à pied et ce en 1982. Mais attention pas de vaguement
courir comme on peut tous presque le faire les doigts pas franchement dans le nez, non lui se transforme en athlète, un mec qui court tous les jours sauf un, et qui accumule soixante kilomètres
minimum par semaine, dix kilomètres par jour... Et puis aussi il fait des marathons que j'ai appris que le marathon est long de 42,195 kilomètres, que moi bien évidemment je décède même si
j'en fais juste un tiers de ce marathon, même un quart. Et comme Murakami est un extrême (on peu aussi dire "secoué de là haut") quand même, il se lance parfois le défi du marathon
Ultra qui n'est autre qu'une course de 100 kilomètres. 100 putains de kilomètres. Moi je pensais qu'il n' y avait que les guépards à accomplir cette prouesse. Cette hystérie.
Donc plus que l'autoportrait d'un écrivain sportif, il s'agit de l'autoportrait d'un athlète très sportif de très haut niveau, mais qui équilibre son travail d'écrivain (" non il ne
s'agit pas d'une activité saine pour la santé", c'est ce qu'il dit de l'écriture) par le biais d'une discipline de fer, qui à première vue semble militaire et passablement masochiste, mais qui
relève du bon sens car l'écriture est une activité singulière qui pour qu'elle soit bien vécue, je pense, appelle en parallèle à une activité plus d'automate, ou de sportif. Tout est une question
d'équilibre, de pont entre l'éxutoire, l'imaginaire et la vie réelle.
Si tu n'as jamais lu Murakami, je ne sais pas si ce bouquin est le meilleur premier contact avec cet auteur. Je pense qu'il faut avant, peut être, lire ses autres succès genre "Kafka sur le
rivage" ou "Après le tremblement". Moi personnellement j'ai apprécié, je l'ai lu en deux jours, et en suis ressortie avec une envie de virer les araignées de mes baskets et d'aller courir.
PS/ Cher Haruki Murakami, depuis la fournaise où je t'écris où les ventilateurs et autre airs conditionnés supplient du répit, je te mets au défi de venir faire ne serait ce qu'un
jogging, sous ce soleil vengeur et immense qui a fait un génocide des nuages ou autres éléments raffraichissants. Un temps où on ne peut que boire des bières glacées et manger des
sorbets citron. Rien d'autre.
Signé: Casimir.
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