Mon très cher lecteur de l'ombre tu comprendras l'objet de ce qui va te sembler une longue digression, mais qui est en réalité une introduction au thème de cette BD: un retour "accidentel" dans le passé, et plus précisément aux années lycée d'un homme de 40 ans soudainement donc replongé dans son corps un peu maladroit de ses + ou -16 ans ...
Parfois je fais ce cauchemar horrible que je suis toujours au collège et qu'il me reste encore toutes ces années à tirer à l'école et dans cette période peu épanouissante qu'est l'adolescence. Je ne suis pas de ces personnes qui soupirent avec un je ne sais quoi de mélancolie, de peine et d'envie dans le coeur, appelons ça de la nostalgie, en pensant à ces années lycée (ou collège par ailleurs). Pourtant même si je n'étais pas la fille la plus populaire du lycée, je n'étais pas non plus ce vilain petit canard que personne ne veut être son pote, socialement je m'en suis toujours bien tirée, mais néanmoins je suis très satisfaite que cette période appartienne au passé et soit révolue, je n'ai pas la nostalgie de ces moments, et genre encore moins de ces moments là:
- Danser comme une furieuse sur "Come out and play" des Off Spring le nombril à l'air le corps imbibé de malibu-ananas avec vue sur ta culotte princesse Tam Tam (ta seule potable).
- Voir tes seins ne pas pousser, et ton corps rester idem à celui d'un garçon de 8 ans, quand toutes tes copines ont des profils mammaires à la presque Anna Nicole Smith.
- Monter à 9 dans une voiture qui n'est pas du tout un minivan où je me passerai de commentaires sur l'état du conducteur, en chantant tous forcément faux Allelujah de Jeff Buckley, en sniffant du papier toilette imbibé de.... (censure) (pas bien du tout les enfants, du tout, du tout)
- Censure
- Re-censure
- Danser trop synchro sur Carrapicho* et son gros tube Tic Tic Tac, genre comme si t'étais trop née au Brésil quoi (enfin c'est ce que tu crois)...
- Mettre une robe de catin, tout çà pour la ruiner avec le sang de ton bras en lambeaux because tu as fait une chute que tu aurais pu décéder, car tu as bu toute la bouteille de la goutte du père Michel (qui fait une goutte tellement forte que tu peux t'en servir pour laver les carreaux ou comme détachant).
- Passer la cassette des President of the United States of America tant de fois que du coup la cassette elle est toute cassée, enfin surtout à cause du morceau Lump, et donc essayer de la voler à Intermarché et renoncer car tu as quand même fait un peu de catéchisme et tu sais que voler ça pue, mais que surtout tu as trop peur de te faire griller (= tuer par les parents).
- Retourner au lycée écouter la majorité de ces professeurs qui semblent sous xanax toute la journée, et donc mourir d'ennui tel un rat mort.
- Voir ta mère venir te chercher en fake moon boots en poils de mouton et de chamois à la sortie du lycée juste parce qu'il a neigeoté (je t'aime quand même Maman).
- Danser un slow sur "Nothing else matters", et tomber amoureuse à chaque partenaire (de slow).
- Tomber amoureuse souvent.
- Se casser la gueule amoureusement parlant.
- Du coup après écouter des chansons de la loose internationale genre des Boys II Men, " I'll make love to you", en pleurant ta misère sentimentale.
- Vouloir trop savoir jouer à la guitare "Under the bridge" des Red Hot car = méga potentiel drague pour les feux de camp.
- Fumer des royals pêche-abricot, ou des camels, enfin crapoter quoi, mais avec un air malicieux de "à moi on me l'a fait pas, come on Baby" à la James Dean.
- Sécher l'école et manger des pepito le tout arrosé de graffen tiède (bière économique du Lidl) avec ta copine qui s'est fait des rastas mais que les nattes lui tirent tellement le cuir chevelu qu'elle a les yeux plus bridés que Jackie Chan.
etc...
etc...
Donc comme je te le disais zéro nostalgie, ZERO NOSTALGIE, de ces moments là.
Laisse moi donc désormais mon très cher lecteur de l'ombre en revenir à la BD en question (et genre tu vas comprendre le rapport):
Andy Wicks, la quarantaine, a tout tenté pour arrêter de fumer, en vain... A la demande de sa femme, il tente l'option de la dernière chance: l'hypnose. Lors de cette séance il se retrouve balancé dans le passé, dans son lycée quand il avait encore des cheveux et que son appareil dentaire resplendissait de mille feux, et que son père n'était pas encore mort, et qu'il n'avait pas encore fumé sa première cigarette....
J'ai aimé cette nouvelle graphique d'Alex Robinson (= BD en langage snob), il y a des moments franchement drôles, genre comme quand il se dit que étant là dans le passé avec la connaissance du futur, il pourrait aller dénicher Kurt Cobain à Seattle et l'aider à percer dans le grunge ou être l'inventeur du .com afin de vivre aisément de ses rentes et être un jeune retraité de 30 ans. Non franchement c'est chouette, je connaissais un tout petit peu l'auteur car j'avais commencé sa bd "De mal en pis" (c'est très bien aussi mais je t'en parlerai une autre fois). Si tu ne connais pas, Alex Robinson est un auteur/dessinateur de BD originaire de l'état de NY, né en 1969, ces nouvelles graphiques ne sont pas toutes traduites chez nous seules le sont " De Mal en Pis", " Derniers Rappels" (une sorte de continuité de " De Mal en Pis"), et enfin "Plus cool tu meurs".
En résumé, "Plus cool tu meurs" est tout à fait recommandable et c'est tout, voilà, voilà.
* je vois ta mine mon très cher lecteur de l'ombre avec ce point d'interrogation au milieu du visage, Carrapicho ??? Tic tic tac ??? allez pousse les meubles de ton chez-toi, baisse le chauffage et danse selon la chorégraphie, si tu as à moitié de l'arthrose dans les genoux, give up! (je te fais la promesse solennelle que je te pourris plus les tympans dans mon prochain article)
Solennellement.